Documentaire

Sur la trajectoire des collisions

Présentation

Sur la trajectoire des collisions

Une histoire de rencontres et de luttes.

Sur la trajectoire des collisions est un documentaire libre et poétique, réalisé entre la Grèce et la Turquie. Longeant les rives de la mer Egée, il narre le récit itinérant et croisé de personnages dont le combat et l'arme ne font qu'un : leur art.

Co-écrit et co-réalisé par : Ozan Demi, Léa Djeziri, Gabriel Meindinger et Jonas Pour-Mozaffar

Avec : Nakam, Dursun Girgin, son fils et son petit fils, Florence Konstantina Delight, Efe et Vlad, Tolgahan Çoǧulu, Emre Dayıoǧlu, Nikos Skafidas, et bien d'autres...


Trailer: https://vimeo.com/346359968. Mot de passe du Trailer : Docu2019

Présentation du projet

Collision, n.f. : une collision est un choc direct entre deux objets, dont l’impact transmet une partie de l’énergie et de l’impulsion de l’un des corps au second.

Suivant cette définition, notre film est constitué de multiples collisions, autrement dit, de rencontres et de luttes. Qu’il s’agisse du territoire exploré, des pratiques abordées, de l’intériorité même des différents protagonistes et jusqu’à notre propre démarche d’auteur, les collisions sont la génèse, le moteur et le sujet de notre projet documentaire.

Au commencement, il y à ce territoire, emprunt d’une histoire millénaire faite d’échanges et de conflits, à cheval entre deux continents et foisonnant d’une extraordinaire variété culturelle, sociale et religieuse. A la fois singulier et pluriel, bien plus qu’un simple décors, ce territoire est rapidement devenu partie prenante du récit. Et parce que nous l’avons sillonné, ce sont ses formes et ses couleurs que nos images arborent.

Notre impulsion première a donc été de remonter la piste du Rebetiko, cette musique politique, faite d’échanges et de transumances. D’Athènes à Istanbul et plus tard longeant la côte ouest de la Turquie, nous avons lancé sur notre route un regard perpétuellement libre et surpris. Si les rencontres inattendues ont d’abord semblé brouiller nos pistes, nous sommes désormais convaincus qu’elles en ont précisément dessiné les contours. De Nakam, peintre Kurde réfugié à Athènes, à Florence Konstantina Delight, drag queen à Istanbul, les collisions ont été nombreuses et surprenantes.

C’est en naviguant ainsi de personnages en personnages, d’histoires en histoires, qu’a démarré l’écriture de ce voyage, dont les protagonistes sont tous co-auteurs à leur manière. Souhaitant avant tout nous positionner comme porte-voix, recueillant les passions, les interrogations, mais surtout les luttes de chacun, nous souhaitons mettre en lumière l’extraordinaire naissant de l’ordinaire. Et c’est précisément ces luttes, ces collisions intérieures et extérieures, que nous souhaitons donner à voir. Car tous ces personnages, aux vies si diverses et éloignées, ont en commun cette chose essentielle : ce sont des
survivants, dont l’arme et le combat ne font qu’un. Luttant pour permettre à leur art d’exister et existant eux-même au travers de leur art.

Notre équipe est en elle-même née d’une collision. Heureuse rencontre de quatre auteurs aux parcours, pratiques et univers variés, chacun venant de domaines et de pays différent et dont les trajectoires se sont mêlées ici. Entre musique et arts graphiques, entre sociologie, sciences politiques et architecture, le croisement de nos quatre regards nous a permis d’enrichir et d’alimenter les réflexions de chacun. L’intersectionnalité étant au coeur de notre projet et à toutes ses échelles.

Si les particules dans l’univers peinent à se rencontrer, c’est parce que le vide qui les éloigne
est immense. Au travers de notre projet, que nous souhaitons résolument libre et poétique, nous oeuvrons à réduire ces distances, combler ce vide, provoquer les collisions.


Synopsis

Les rives de la mer Egée ont été et demeurent le théâtre de bien des luttes, le croisement de bien des civilisations. Guerres, migrations, conf lits religieux et politiques, les luttes habitent toujours ce territoire à l’histoire millénaire. Au cours d’un voyage entre la Grèce et la Turquie, le micro a été tendu vers les luttes d’aujourd’hui, vers les luttes intérieures. Cette série de portraits constitue un récit composite liant des trajectoires et des destins autours d’engagements personnels. Fresque moderne des batailles et des espoirs s’opérant au coeur de ces sociétés riches et complexes, donnant la parole tour à tour, à une série de personnages dont le combat et l’arme ne font qu’un : leur art. Combat pour faire exister leur pratique artitisque et arme pour exister soi-même à travers elle. Sur la trajectoire des collisions, des hasards et des rencontres, en quête de cette poésie qui forme parfois des ponts entre les continents.


Note d'intention

Notre volonté est de proposer un récit ouvert fondé sur le croisement des pratiques, des expériences et des regards de nos personnages. Cette convergence des histoires s’accompagne de notre souhait de développer et de susciter une véritable rencontre avec chacun de nos protagonistes. De là est née l’importance de leur offrir un espace d’expression libre et de leur donner l’opportunité de nous parler d’eux-mêmes et des sujets qui leur tiennent à coeur, et non de les conditionner dans des thématiques trop exiguës risquant d’entraver leur propre expression. Nous cherchons à les rendre perceptible dans leur sincérité, leur permettre de nous surprendre pour pouvoir nous même rendre compte de cette surprise au spectateur. Nous aspirons à les capter dans des moments de leur réalité,
les découvrir dans leur spontanéité car nous désirons en définitive n’être que les porte-voix discrets des rencontres de notre chemin.

C’est pourquoi nous avons choisi d’adopter une démarche d’auteur singulière et spontanée. Plutôt que de définir minutieusement un plan précis nous avons pris le parti de nous dessaisir du contrôle du cours des évènements, de passer du rôle de porteur de projet à celui d’être porté par le projet. Nous avons choisi de nous positionner non pas en guides mais en voyageurs, de déconstruire ce que nous pensions connaître,d’atteindre des destinations inconnues et souvent inattendues. Comme l’écrivait Nicolas Bouvier, « c’est le propre des longs voyages que d’en ramener tout autre chose que ce qu’on y est allé chercher. »

Ainsi, tant sur les lieux visités et les personnes rencontrées que sur les thèmes abordés, nous
laissons volontairement une place importante au hasard des circonstances, aux instincts, sensibilités et aspirations de chacun d’entre nous.

C’est ainsi que notre route a croisé celle de bien des personnages jusqu’ici, constituant l’amorce de notre projet et chacun contribuant à tisser notre fil rouge. Parmis eux, Nakam, peintre kurde réfugié à Athènes, nous a raconté son voyage, ses dangers, ses difficultés, tout en nous montrant ses dessins, ses peintures, en nous racontant comment son art a été son moteur et sa bataille. Au sud d’Izmir nous avons rencontré Dursun Girgin, son fils et son petit fils, trois générations d’hommes vivant à Dibektere, minuscule village dont l’emblème est la Zurna, cet instrument traditionnel turc. Trois générations voyant leur tradition s’essouffler, s’éteindre, face au manque de soutient étatique et à l’inévitable marche du monde. De retour en ville, Florence, Efe et Vlad, trois jeunes queers Stanbouliotes et performeurs nous ont accueilli dans leur appartement. Ils nous ont parlé de leur personnage, celui de Drag Queen, se produisant presque tous les week-ends sur la scène alternative de Taksim, mais aussi de tous les autres personnages : celui que l’on joue dans la rue, au marché, celui d’étudiant à l’université, celui de fils ou de frère dans sa propre famille et celui de citoyen dans son propre pays.

Entre temps, il y a aussi eu Tolgahan, Nikos, Emre et plus tard, il y aura tous ceux que notre trajectoire n’a pas encore croisé mais dont les luttes sont déjà vivantes et dont les paroles restent à recueillir. De ces multiples rencontres et destins croisés est née notre méthode de documentaire. Lors de nos interviews nous employons des méthodes d’entretien non directifs ou semi directifs, le choix s’effectuant en fonction de l’aisance de nos interlocuteurs à s’exprimer. Nous limitons volontairement nos interventions afin de ne pas influencer et d’orienter artificiellement les récits. Les rencontres s’effectuent systématiquement dans des lieux en rapport avec nos protagonistes (lieux de vie, de travail, de représentation…) et, dans la mesure du possible, dans un environnement social familier.

Par-là, nous cherchons à entrer dans l’intimité de nos personnages, à nous situer dans un espace qui possède pour eux même une signification et qui constitue autant de personnes, d’objets, de sons et de symboles qui habitent et rythment la vie et le quotidien de nos personnages.

Enfin, nous souhaitons pouvoir rendre compte dans le résultat final du cheminement que nous avons suivi, c’est-à-dire de chercher à emmener avec nous le spectateur dans notre voyage, qu’il ait le sentiment d’effectuer lui-même ces rencontres, qu’il puisse éprouver, apprendre et questionner ce qu’il sait ou pense savoir. Cependant il nous est important également d’entremêler nos rencontres, de créer un dialogue entre leurs différents récits pour donner naissance à une histoire collective et pluridimensionnelle comme une émanation de nos questionnements et de nos pérégrinations. C’est pourquoi nous souhaitons présenter ce projet dans le format d’un long métrage qui donne l’espace et le temps de rendre compte du voyage, d’alterner entre les différentes prises de parole, la monstration des lieux et des pratiques, de construire une atmosphère pour inviter le spectateur au coeur du récit et de laisser le temps au développement et à la respiration pour ainsi créer une oeuvre immersive et originale.


Stade actuel d'avancement

Au cours de mois de février, nous avons réalisé une première série d’interviews et d’images
diverses, en Grèce et en Turquie. Nous disposons à l’heure actuelle d’environs 7 heures d’entretiens avec 6 personnes ou groupes de personnes différentes, plusieurs heures de plan d’insert, de concert et d’images variées. Nous avons réalisé un premier teaser afin de présenter notre projet, mais nous n’avons pas encore débuté le montage et nous avons dû suspendre le dérushage en attendant de pouvoir traduire les entretiens qui ont été réalisés en turc.
Le stade d’avancement du projet est «en cours de tournage». Nous avons bénéficié d’une aide régionale (Grand Est, dispositif expérience de jeunesse) de 1000€ pour le lancement de ce projet en février. Aujourd’hui nous recherchons des fonds afin de poursuivre et finaliser le tournage, ainsi que de démarrer la post-production de notre projet.


Prochaines étapes :

1. Se réunir
Réunir à nouveau l’équipe à Istanbul : Gabriel et Léa depuis la France, Jonas depuis la Suède, puis trouver des fonds pour les frais de déplacements (essence pour la voiture, avion si nécessaire) entre les lieux où nous souhaitons retourner et les lieux qui nous restent à explorer.

2. Filmer
• Louise, française installée à Athènes, a lancé un atelier de sérigraphie dans un lieu appelé « Anka » et organise bénévolement des ateliers avec des réfugiés, afin de les initier à cette technique d’impression artisanale.
• Derya, actrice et comédienne turque, incarne une poétesse kurde dans une pièce en solo, monologue de gestes, de paroles, de chants et de cris. Cette pièce, tout en évoquant l’histoire du peuple kurde, traite également du féminisme, renvoyant Derya à ses propres luttes.
• Autres interviews, selon les rencontres...
• Rendre compte du voyage et du déplacement en filmant d’avantage de paysages, ville, lieux de vie.
• Retourner voir Nakam à Athènes, le filmer à nouveau hors de chez lui, nous guidant à travers la ville, nous montrant « son » Athènes.
• Retourner voir Tolgahan à l’université d’Istanbul : le filmer en cours, le filmer en concert, le filmer  dans son environnement quotidien.

3. Investissements matériels
Nous souhaitons investir dans du matériel utile pour nos prises de vue complémentaires : un tré-pied performant permettant une plus grande souplesse dans les mouvements de caméra, un monopod pour plus de légèreté et éventuellement un système de stabilisation pour permettre de meilleures prises de vues « à l’épaule ». Puisque nous disposons désormais d’une perche pour permettre de meilleures prises de son, notamment en mouvement, il nous serait utile de disposer d’un enregistreur autonome permettant de connecter un, voir deux micros et d’obtenir une meilleure gestion de l’enregistrement. Ce matériel nous sera particulièrement utile pour la prochaine phase de tournage, qui consistera notamment à filmer des plans d’inserts, de paysages et de mouvements.

4. Traductions
Certaines de nos interviews ayant été faites en turc, nous souhaitons réaliser les sous-titrages anglais de l’ensemble de ces enregistrements, afin d’être en mesure d’en sélectionner tous ensemble les parties les plus pertinentes. Ces rushs représentant plusieurs heures de dialogues, nous souhaitons rémunérer un traducteur professionnel pour cette mission. Une fois le documentaire finalisé, nous feront également réaliser des sous-titres


Lieux de tournages

Grèce, Turquie.