Documentaire

Outsiders : la série

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Présentation

Après le film, place à la série, conçue comme une chronique de jeunesse, parmi les éternelles outsiders d'un petit club lorrain. Voir les transformations d'un groupe, avec son lot de nouveaux visages, et ses visages qui changent, du collège au lycée, du brevet au bac.

Qui dit sport dit compétition, et avec elle ses hiérarchies. Il y a les bons, les moins bons et les mauvais. Les meilleurs canalisent tous les regards, si bien que l’image est associée à l’importance et à une forme de mérite. Pourquoi filmer, pourquoi mettre en valeur des personnes, si rien ne semble les démarquer sportivement ? La question se retourne aisément : et pourquoi pas ? La démarche a de quoi étonner, même chez les premières concernées, qui m’ont demandé : « pourquoi nous ? ». Parce-qu’elles sont des joueuses anonymes, dans un club anonyme, un parmi tant d’autres en France. Parce-qu’elles sont invisibles, ne faisant pas partie des meilleurs, n’appartenant pas à l’univers où scintillent les flashs des appareils photos, et où le rêve déploie son éventail. J’avais à cœur d’aller à rebours de cette logique méritante du sport en images. Ce n’est pas le PSG, ce n’est pas l’OL, ce n’est pas la grande histoire du football féminin. C’est une bande de copines, c’est Inès, Marion, Orlane, Melys et Agathe, footeuses du CS Godbrange, le « CSG », ou « Huss » pour les intimes.

Pendant une saison, j’emmène ma caméra aux entrainements, aux matchs, à la découverte de ces anonymes. Je capte les actions et les interactions. Je fais le pari du présent, avec sa spontanéité, ses imprévus et ses incertitudes. La série se meut en chronique d’une jeunesse rurale dans son quotidien. Elle dresse le portrait de joueuses non professionnelles, pour qui le foot est une passion, un exutoire ou un simple loisir. Le temps devient le moteur du récit, en dessinant des intrigues, des opportunités d’explorer plusieurs sujets, comme la scolarité au moment de la rentrée et des échéances de fin d’année, le projet professionnel, le stress et la confiance en soi au moment des matchs, la saison prochaine lorsqu’arrive l’heure des bilans, l’ambiance du groupe, le rapport avec les coachs, avec les parents, et les tensions qui peuvent émerger. En somme, comment ces jeunes joueuses vivent leur saison ? Quelles joies, quelles frustrations ? Comment va évoluer leur motivation, avec l’épreuve de l’hiver, avec les éventuelles défaites, avec les devoirs les évaluations à l’école ?

La série donne également à voir le quotidien d’un club, avec ses objectifs, ses difficultés, sa situation économique, la dualité entre section féminine et section masculine, la concurrence des clubs voisins. La caméra s’immisce dans quelques réunions et prises de décisions, je sollicite les coachs, les dirigeants, en les invitant à parler aussi bien de l’actualité que de l’avenir. Est-il question de développer la section féminine, de reformer une équipe séniore ? L’effectif est-il suffisant ? Comment fidéliser les joueuses ?

La devise du club n’est pas anodine : « j’ai des goûts simples ». Bienvenue dans une histoire ordinaire, où la simplicité est une richesse.