F3M 2025 - Une pensée de trop

Présentation

Résumé court : 

Un jeune homme marche sans réagir à la chute d’un pot de fleur et est perturbé par la disposition de ses affaires. Il entend des remarques blessantes de la part de deux collègues, puis son équipe s’excite et commence à agir bizarrement. Finalement, il chute sous les moqueries et chez lui, tente de calmer ses pensées, sans remarquer une météorite.

Réalisatrice et scénariste : Célia Grazioli 

Acteurs et actrices : 

Ugo Zanella
Eloa Simond
Margot Alran
Nathan Desplechin
Thierno Gaspard
Chana Rajer
Lara Grazioli
et au site Freesound

Stade actuel d'avancement

Terminé

Synopsis

De nos jours, dans les rues de Paris, un jeune homme, distrait et rêveur, pensent à des vidéos vues sur Internet accompagnées d’une musique agaçante. Alors qu’il rentre chez lui, il remarque une jeune femme, mais continue son chemin sans réagir au cri de cette dernière après le bruit d’une chute d’un pot de fleur sur elle. Dans son appartement, il est perturbé par la disposition des aliments alors que ses pensées parasites continuent et que des sons de ces vidéos viennent s’ajouter à sa réalité. Devant l’escalier menant à sa réunion, il entend des remarques blessantes à son sujet de la part de deux de ses collègues, mais n’est plus sur quand il va les voir. Arrivé à la réunion, il recommence à divaguer ce qui amène son équipe à s’exciter et à commencer à agir bizarrement. Apeuré et confus, il tente de s’enfuir ce qui provoque sa chute, puis les moqueries de ces collègues. Finalement, chez lui, tente de calmer ses pensées, sans remarquer un danger lui fonçant dessus.

Note d'intention

Il s’agit d’une comédie dramatique inspirée des vidéos gag que l’on peut trouver sur Internet.

Depuis longtemps, je voulais réaliser un film autour de l’overthinking, ce terme anglais qui signifie littéralement « trop penser ». Il désigne la tendance à ressasser de manière obsessive des pensées ou émotions négatives. C’est un phénomène que l’on connaît tous, souvent sans en avoir conscience — d’autant qu’il n’existe pas de mot précis pour le désigner en français.

Je me suis souvent retrouvée dans des situations où mon esprit divaguait. Sans pour autant confondre mes pensées avec la réalité — un stade que je n’ai jamais atteint, et que je n’ai vu que chez des personnes atteintes de troubles mentaux — j’ai parfois ressenti une forme de vertige : celui de sortir d’une rêverie et de réaliser que plusieurs secondes, voire minutes, se sont écoulées. Ce flottement m’a toujours intriguée, et je voulais le traduire à l’écran.

Le cinéma m’a semblé le médium idéal pour explorer cette idée, car il a justement le pouvoir de faire basculer l’esprit dans une autre réalité. Dès le départ, mon intention était de créer un film volontairement ambigu, où le spectateur peine à distinguer ce qui est vrai de ce qui est imaginé — à l’image de ce qui se passe dans la tête du personnage principal.

Pour que le film puisse toucher un large public, j’ai choisi des éléments visuels et narratifs universels. L’exemple du pot de fleurs m’est venu naturellement : dès qu’on en voit un posé sur une fenêtre, notre cerveau imagine instinctivement le pire — qu’il tombe sur quelqu’un, par exemple. J’ai poursuivi dans cette direction, en multipliant les situations dans lesquelles notre esprit a tendance à divaguer : une réunion interminable, une aubergine qui évoque autre chose, des gens qui parlent entre eux après vous avoir quitté, une chute... Ces éléments m’ont permis, en un temps restreint, de raconter beaucoup de choses avec très peu de moyens.

Progressivement, la frontière entre réalité et pensée devient floue. Au début, on croit simplement que le personnage est distrait, perdu dans ses pensées, au point de ne pas entendre le cri d’une femme. Mais ensuite, on se demande si ce cri a réellement existé. Un sex toy, d’abord montré furtivement comme une simple association mentale, réapparaît plus tard sur une table — renforçant le doute. Mon but était double : montrer une déconnexion progressive du personnage avec la réalité, tout en semant des indices laissant penser que cette rupture était déjà présente dès le début. Cela entretient le flou, et permet au spectateur de ressentir ce que vit le personnage sans pouvoir jamais trancher.

Pour éviter que le film soit trop abstrait, j’ai ajouté un monologue intérieur. Le personnage ne parlait que dans une seule scène, et manquait ainsi de consistance. Le monologue lui donne plus d’humanité et permet de mieux comprendre ce qu’il traverse. J’ai également intégré, à certains moments, des sons issus de mèmes Internet — ceux-là mêmes que le personnage regarde en boucle. Cela crée un effet de contamination de la réalité par son imaginaire numérique, tout en accentuant certaines émotions avec humour et décalage.

Quant à la fin, elle m’est venue sur un coup de tête. Je voulais une conclusion déstabilisante. L’image d’une météorite me tombant dessus m’était souvent venue en tête, notamment dans des moments d’ennui intense. J’ai donc choisi cet élément absurde, mais symbolique. Elle peut être interprétée de plusieurs façons : comme la matérialisation brutale des pensées qui l’envahissent au point de l’écraser, ou encore comme un rappel que le personnage, absorbé par son monde intérieur, passe à côté de tout ce qui se joue dans la réalité.

Extrait de la continuité dialoguée

Matériel de tournage disponible

Caméra 

Micro

Remerciements

Je tiens à remercier mon équipe, ma famille et le site Freesound.