Film Essai

Espace Temps

Présentation

Pitch

Trois inconnus dans un musée tombent chacun amoureux de trois œuvres d’art différentes. Émus, ces individus nous invitent à nous plonger dans leurs imaginaires, entre souvenirs et fantasmes à travers leurs propres représentations grandeur nature de ces œuvres dans lesquelles ils se placent en tant que protagonistes. Un lien fort et puissant se crée entre l’objet et le public, ainsi qu’entre ces 3 individus, et nous propulse dans une vision intime et subjective de l’art.

Synopsis

Dans ce court métrage divisé en trois parties prenant lieu dans un petit musée, retraçant l’imagination de trois inconnus que rien ne relie, face à des œuvres d’art différentes. Malik est admiratif du tableau Portrait d’Auguste Migette d’Auguste Hussenot, symbolisant la forte amitié entre le peintre et le sujet. Malik s’imagine la potentielle relation entre les deux hommes en se mettant à leur place avec son propre ami, bien que la relation soit mise à l’épreuve lors d’une dispute à cause d'un différend sur la sauce à choisir pour un plateau de frites à partager. Tout cela à travers l’esthétique des films muets et de situations comiques. Rose, elle, s’est éprise d’une sculpture, et s’imagine danser aux côtés de cette danseuse et s’embarquer dans une douce histoire d’amour. Cette scène est ancrée dans une réalité hors du temps, où seul les deux femmes prennent vie.

L’attention de Liam est attirée par un sublime tableau mettant en scène une femme debout, presque entièrement nue, au bord d’un ravin donnant sur une mer déchaînée. Liam se projette en tant qu’auteur de l’œuvre, où la mystérieuse jeune femme prend la pose et incarne sa muse. Sa peinture sert de point de départ de son succès, Liam devient alors un célèbre artiste. Le court métrage parcourt ainsi différents rapports à l’art, et comment il stimule nos sens. Les trois individus se croisent et quittent finalement le musée.

Note d'intention

D’une manière globale, le thème de Espace-Temps tourne autour de l’expérience de chaque individu face aux œuvres d’art ; on peut se remémorer un souvenir à travers un tableau, rêver d’une vie totalement différente de la sienne en tant qu’auteur d’une peinture, ou voir en une sculpture une histoire d’amour, dans une réalité hors du temps et du monde réel. Le court-métrage est axé sur les différentes formes de l’amour, amical ou non, notamment l’amour d’un individu envers une œuvre d’art. Ici, le but est de mettre en lumière l’imagination et l’expérience propre de chacun. Ainsi, le spectateur voyage à travers le regard d’un autre spectateur, celui du musée, directement au cœur de son imagination.

Les 3 personnages principaux, Malik, Rose et Liam, se retrouvent dans un même espace-temps, bien qu’il n’existe aucun lien entre eux. Malik est un homme d’une trentaine d’années, hanté par des souvenirs du passé, et de nombreux regrets. Il est de nature égocentrique, cynique, et n’exprime pas facilement ses émotions. Cela fait écho avec une peur profonde de perdre ceux qu’il aime, et donc de s’y attacher. Le tableau sur lequel il s’attarde, Portrait d’Auguste Migette d’Auguste Hussenot, témoigne de l’amitié entre le peintre et le sujet de l'œuvre. C’est pour cela que Malik y voit son meilleur ami, avec qui il s’est disputé un peu plus tôt. Il s’imagine également mettre de côté son égo, et s’excuser, ce qui mène à leur réconciliation. Le tableau remémore donc un souvenir douloureux à Malik, et est le point de départ de sa remise en question.Rose, elle, est une jeune étudiante en art. Elle est sensible, et se laisse facilement transporter par son imagination. La sculpture d' Emmanuel Hannaux, Phryné, évoque à Rose un moment intime entre elle et la danseuse, dans un lieu hors du temps et de la réalité. Les sens de Rose seraient stimulés ; le toucher de l’herbe sous ses pieds, la musique entraînante qui guide les deux jeunes femmes, le vent qui fait voler les draps dont elles sont vêtues. L’histoire de la sculpture étant dramatique, puisqu’elle serait déshabillée de force pour danser, Rose propose un échappatoire à elle, et à Phryné.

Liam, un homme d’une vingtaine d’années, travaille dans un bureau, contrairement à son projet initial. Il a toujours rêvé de travailler dans un milieu artistique, et s’est mis il y a peu à la peinture pouréviter la solitude. Il n’est pas heureux et vit seul. Sa plus grande peur est d’être jugé, ce qui l’empêche de s’exprimer pleinement et de prendre des initiatives. Lors de sa visite au musée, Liam est chamboulé par la peinture de Hermann Hendrich : Lumière Magique. Il ignore la symbolique de l'œuvre, et s’imagine simplement en tant qu’auteur de l'œuvre. Plus précisément ; il rêve d’être un artiste au travail reconnu, n’ayant peur de rien, vivant au jour le jour.

Espace-Temps se rapproche du genre du mélodrame grâce aux scènes qui alternent entre le bonheur à la détresse, où le pire risque toujours de triompher. Nous souhaitons ainsi mettre en avant comment les tableaux exposés peuvent transporter n’importe qui, que ce soit par ses formes, ses couleurs, ou l’histoire qu’elle tente de transmettre. C’est également cette envie de transmettre ces valeurs que notre court-métrage possède une approche quelque peu expérimentale et poétique.

L’esthétique du court-métrage doit varier en fonction de l’imagination de l’individu, puisque ce sont 3 petits court-métrages intégrés. Il coexiste donc 4 esthétiques différentes.

La première est celle du musée, la réalité où Malik, Rose et Liam admirent les œuvres. Les murs du musée sont peints de couleurs chaudes ; rouge foncé et marron orangé. Les cadres de tous les tableaux de la deuxième pièce, celle de la statue et de Lumière magique, sont dorés. Les lumières de toutes les pièces sont tamisées pour mettre en valeur les œuvres. La sculpture, elle, profite d’une douche de lumière. Les plans filmiques sont un mélange de travelling et de plans fixes très symétriques, inspirés par l’esthétique des films du réalisateur Wes Anderson. Le but est de proposer une balade entre les imaginaires des visiteurs. L’idée de la reproduction d'œuvre d’art est tirée de l’épisode 4 de la saison 2 d’Euphoria de Sam Levinson ; où le personnage principal, Rue,voit en la femme qu’elle aime, Jules, diverses œuvres d’art.

La seconde esthétique associée à l’imaginaire du personnage de Malik est directement inspirée des œuvres de Charlie Chaplin : l’époque, des mouvements peu naturels, le filtre noir et blanc, une musique de jazz extradiégétique et les cartons pour intégrer le dialogue. Malik se remémore une situation qu’il juge amusante, puisqu’il se dispute avec son ami à propos de la sauce à choisir pour une assiette de frites qu’ils partagent. Il imagine par ailleurs une bouteille de ketchup à la place du foulard rouge dans la main de l’homme en peinture.

La scène de la danse entre Rose et la sculpture ne propose aucun dialogue, mais seulement des rires et de la musique celtique. Ce court instant doit nous sembler doux àl’aide des éclairages clairs et faibles. Les femmes sont dans une forêt, vêtues de draps blancs pour donner une dimension féérique et pure.

La dernière esthétique est celle qui est la plus fidèle à la réalité. Liam rêve d’être un artiste dans son atelier, et de peindre une femme qui s’est proposée en tant que modèle. Il utilise la bande son de vagues pour reproduire l’ambiance de la mer. Toute l’histoire se fait également sans dialogues, les informations seront uniquement visuelles.

Les plans symétriques et fixes de l’esthétique des films de Wes Anderson sont gardés.

Liens utiles et informations complémentaires

Ce court métrage fût réalisé sous quelques contraintes dans le cadre d’un cours :

- Pas de dialogue

- Thème de l’amour

- Aucun budget

- Peu de matériel

Remerciements

Merci au musée de la cour d’or, à Metz, pour nous avoir chaleureusement accueilli.